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12/03/2015

D'une élection à l'autre

Le débat électoral a quelque chose de troublant. Malgré un réel effort des candidats aux élections départementales, la presse privilégie le traitement des élections régionales qui n'auront lieu qu'en décembre.

Xavier BERTRAND est ainsi plus présent que Jean-Rene LECERF, Pierre DE SAINTIGNON que Patrick KANNER, pourtant ministre. La qualité des hommes n'est pas en jeu, ce que révèle en creux cette couverture médiatique différenciée, c'est la qualité des institutions.

La finitude du Département contre l'essor de la Région. La semi conscience, ( ou le semi aveuglément ), que l'institution départementale ne porte plus les enjeux d'un territoire du futur. La certitude de tous que la Région est bien l'échelon territorial de la modernité. La pertinence de l'échelon régional ne fait ainsi plus débat.

Au delà des stratégies électorales et du nécessaire front républicain, sur lequel à coup sûr nous devrons revenir, se pose la question de l'avenir de nos territoires.

Ces élections régionales constitueront comme en 1986, l'acte de naissance d'une nouvelle entité territoriale aux compétences renforcées. Il est donc primordial que les débats portent sur les projets territoriaux et non pas sur des considérations politiques nationales. Que chacun des candidats nous appelle à décider des grands choix d'aménagement du territoire, de la politique de formation régionale, du développement économique et social, et oublient un instant les polémiques politiciennes.

Qu'il soit ici permis de rappeler qu'aucun des grands partis ne touchent les 40% d'électeurs potentiels qui ne se déplacent plus aux bureaux de vote. Les 40% d'invisibles comme les nomment si joliment Jean Paul DELEVOYE, président du CESE. Pour eux et pour nous il est impérieux de parler du quotidien, de nos emplois, de notre formation, de nos territoires, de ce qui demain peut changer avec les nouvelles frontières administratives. Notre grande Région sera plus puissante, nous atteindrons les économies d'échelle opérationnelles, nous pourrons enfin tirer partie de notre positionnement privilégié entre les 3 capitales monde que sont Paris, Bruxelles et Londres.

La priorité est de retrouver la Politique au sens de la gestion des problèmes de la Cité et des Citoyens. La gestion des affaires de nous tous, au service de tous, des propositions facilement compréhensibles partant de nos réalités quotidiennes et directement mesurables par les citoyens.

Qui sait, certains candidats en ont peut être déjà conscience et se préparent à nous surprendre.

Article paru dans Autrement Dit

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