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18/02/2015

Nord Picardie rattraper le temps perdu. Un énorme mais incertain enjeu

Je ne décolère pas face au statu quo déplorable qui a été celui de trop d'élus et d'organisations de la société civile face à l'échéance de la réforme territoriale.

Tout le monde le savait, la fusion Nord-Pas de Calais-Picardie était dans les projets de loi. Mais comme je l'ai trop souvent connu, il est si facile de faire le consensus pour chipoter sur la forme, cela exonère à bon compte les couards de prendre position sur le fond. J'étais pour la fusion, j'ai écrit un projet enterré en juin par le CESER, mais peu importe que l'on soit pour ou contre, notre responsabilité de décideurs régionaux était, est de nous préparer à l'échéance. Nous sommes en décembre 2014,la réforme commencera à se mettre en place début 2015, "gérer c'est prévoir" belle gestion que celle de ce dossier!

Il est temps maintenant de "foncer". Mais comment rattraper le retard?

Donner l'envie de construire ensemble un avenir commun.Expliquer que cette grande région a une longue histoire commune, que tout nous rapproche, que le Picard est notre langue, la géographie nous rassemble, nous avons une même façade maritime à exploiter, des projets "pharaoniques" comme le canal Seine Nord ou l'extraordinaire potentiel agroalimentaire, la plupart de nos grandes entreprises et institutions sont déjà Nord Picardes.

Le CESER a compris qu'il fallait mettre les bouchées doubles. Je me félicite de voir les organisations de la société civile voir plus loin que le nombre de places qui leur sera réservé dans les futures instances et travailler, avant les politiques, sur les conditions de réussite de la fusion. Pour en arriver là, un énorme travail est sur la table:

-Réaliser un diagnostic partagé comme s'apprêtent à le faire cinq groupes de travail des deux CESER est un préalable.
-Travailler sur les 3 compétences clés régionales: économique, formation, aménagement du territoire est incontournable.
-Essayer de définir en commun les prémices d'un projet de territoire semble aujourd'hui possible.

Les questions de gouvernance, certes importantes, sont de loin secondaires. Nom, lieu du siège, de la future grande région feront les délices de tous les "petits", de ceux qui aiment attiser les guerres des beffrois, ce qui serait mortifère.

Jamais je n'ai, ces dernières années, autant ressenti la responsabilité décisive des acteurs non politiques dans l'organisation de ce qui sera notre aire de développement ou de déclin. Un beau combat pour nous tous.

article paru dans Autrement Dit

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