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04/11/2014

Les compromis sociaux sont ils toujours efficaces économiquement ?

Les négociations sociales dites gagnant/gagnant seraient efficaces quand les salariés et les employeurs y trouvent leur compte. Je me suis toujours interrogé sur les limites d'une telle approche.

J'ai négocié bien des compromis, à chaque fois il fallait essayer de me rapprocher de mon objectif en tenant compte, par ailleurs, des objectifs de mes interlocuteurs. Mais quid des intérêts économiques, quid de l'intérêt général?

En fait, le troisième gagnant d'une négociation sociale est trop souvent oublié. Les partenaires sociaux devraient non seulement évaluer le compromis en regard des intérêts de leurs mandants mais aussi et surtout au regard de l'efficacité économique recherchée. Et c'est là que le bât blesse.
Je ne suis pas sûr que l'intérêt bien compris du salarié et de l'employeur soit toujours compatible avec l'intérêt économique. Certains affirment que cela va de soi, je ne le pense pas. Si je prends 2 négociations que j'ai pratiquées: retraite et indemnisation du chômage, dans les 2 cas l'intérêt du retraité ou du chômeur est il compatible avec l'intérêt économique? Ce n'est pas toujours le cas. Nous pouvons équilibrer un régime de retraite en fragilisant l'économie. Nous pouvons mieux indemniser le chômage sans pour autant répondre aux besoins de l'économie. Quand FO veut taxer les contrats précaires n'est ce pas au détriment d'embauches utiles pour l'économie? Et au final, est ce dans l'intérêt du salarié précaire?. Quand la CGT et SARKOZY négocient pour les cheminots une augmentation de salaire équivalente à l'augmentation des cotisations retraite, cela ne plombe t'il pas le compte d'exploitation de la SNCF?

Voilà pourquoi, le gouvernement a raison de demander des comptes aux partenaires sociaux, les intérêts des salariés et du patronat peuvent conduire à de mauvais compromis pour l'économie ou l'intérêt général. Le corporatisme ça existe, les intérêts catégoriels ça existe, je sais en connaissance de cause que cela pèse dans les grandes négociations sociales.

VALLS, REBSAMEN et MACRON n'ont pas tort de poser quelques exigences aux partenaires sociaux.

04:54 Publié dans dialogue social | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : compromis

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