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10/04/2014

Jean Claude, CFDT La Redoute, menacé de mort.

Comme dans quatre autres entreprises régionales en difficulté, la CFDT est le seul syndicat en situation de négocier positivement un plan social et la continuation d'une partie de la production. A chaque fois, c'est la mort dans l'âme, que sont signés ces accords, comme ce fut le cas à La Redoute. Ces femmes et ces hommes syndicalistes courageux et authentiques sont considérés comme des traîtres, des "collabos"!
J'ai connu cette avalanche de haine qui me tombait dessus. Personne ne peut imaginer ce que cela représente, j'étais aussi, aux côtés de Nicole NOTAT quand les comités de chômeurs CGT, brûlaient son effigie sur la voie publique, notamment sur la place de l'opéra de LILLE et aucune personnalité ne s'indignait.


Aujourd'hui c'est à ROUBAIX que l'inacceptable se passe. Le délégué syndical central CFDT demande la protection de la police. Des agents de sécurité gardent son domicile. C'est intolérable.

C'est mon devoir de dénoncer tous ces silences, toutes ces démissions devant un scandale qui touche les militants syndicaux qui osent s'engager pour l'intérêt général.

Fallait le faire! Considérer démagogique d'exiger plus de 20 000euros d'indemnité plancher quand on est ouvrière, sur Roubaix, et condamnée au chômage! J'aimerai que mes amis qui les critiquent expriment aussi fortement leur sentiment quand un PDG, ami de PINAULT, part avec plus d'un million d'euros d'indemnité.

Fallait le faire, cette négociation sous la menace! Mettez vous a la place de mes amis syndicalistes de La Redoute, il y a 2 dossiers à négocier.

Le premier est celui des conditions sociales réservées aux 1178 malheureux condamnés au chômage et pour beaucoup au chômage de longue durée.
Le deuxième est celui concernant les investissements et les réorganisations du travail nécessaires à la survie de la future entité La Redoute pour les 1200 miraculés qui espèrent ne pas recevoir leur lettre de licenciement.
Et bien, le pire des chantages a été mis sur la table des négociateurs syndicaux " soit vous signez la misère du plan social, soit vous êtes responsables de la mort de La Redoute!".

Je vous le dis autrement " vous devez faire le choix entre défendre les licenciés ou défendre les futurs salariés de La Redoute" et fallait faire ce choix alors que personne ne connaissait la liste des licenciés.

C'est inhumain de mettre des syndicalistes dans cette situation.

Le syndicaliste consultant en relations sociales que je suis devenu, a tiré beaucoup de leçons de ce conflit que vous trouverez bientôt dans le blog, mais je ne résiste pas, pour conclure à dénoncer les responsables CGT, incapables de désavouer leurs délégués, candidats de Lutte Ouvrière pour les municipales, qui ont fait de ce conflit un conflit idéologique, extrémiste, désastreux pour l'image du syndicalisme.

Par ailleurs, alors que Martine AUBRY considérait que c'était un bon accord, les maires de ROUBAIX et de WATTRELOS venaient haranguer les plus opposés à l'accord!

Si personne ne prend la défense de ces héros du social, le risque est grand de les décourager et de se retrouver bien démunis avec les seuls syndicats contestataires.


article paru dans Autrement Dit

02:32 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la redoute

Commentaires

Pour avoir côtoyé personnellement Jean-Claude, je peux dire que c'est quelqu'un de responsable et de raisonnable, et surtout qui ne lâche rien tant qu'il y a de l'espoir.
C'est quelqu'un qui ose réfléchir pour le bien du plus grand nombre, et qui s'est mis en "danger relationnel" en signant avec Kering.
Mais les conséquences de sa prise de position dans cette affaire démontrent hélas que même lorsqu'on veut le bien d'un maximum de gens, on s'expose à la violence des gens moins intelligents ou très égoistes...
Jean-Claude a juste voulu éviter que la Redoute ne ferme ses portes et que tous les salariés se retrouvent à la rue.
On vit dans monde qui compte encore beaucoup de sauvages primaires... Hélas

Écrit par : Christophe Roux | 21/04/2014

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