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01/03/2013

Négocier pour sauver notre filière automobile

L’automobile c’est 400000 emplois en France (-30% en 10 ans). C’est le premier employeur industriel de la région, 55000 pour la filière en Nord Pas de Calais. Les ventes ne cessent de chuter. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer les négociations « compétitivité » passées à SOVELNORD ou en cours à RENAULT.

Les syndicalistes européens de l’automobile négocient partout des accords compétitivité-emploi. Voici un résumé de l’enquête réalisée par Liaisons Sociales Magazine.


Commençons par l’Allemagne où les constructeurs automobile ont distribué en 2012, des primes pouvant aller jusque 8251 euros par salarié chez AUDI. Pour en arriver là, VOLKSWAGEN, il y a déjà 10 ans, a négocié pour son projet Auto5000, des salaires inférieurs à ceux de la maison mère et un temps de travail lié aux objectifs de production pouvant aller jusque 45 heures. En 2004, le syndicat IG METAL, négocie qu’en échange de garanties de production, les nouvelles embauches se feront sur le modèle Auto5000. Depuis, des primes liées à la performance et des comptes épargne temps ont été signés avec toujours en échange des garanties sur la sécurité de l’emploi.

En Espagne, où le secteur résiste à la crise nationale, les 2 grands syndicats ont signé chez RENAULT, en échange d’embauches et avec la garantie de 10 ans d’activité dans le pays, d’importants aménagements d’horaires et de rémunérations.

En Italie, c’est FIAT qui a le premier négocié avec 3 syndicats de fortes dérogations à la convention collective. Depuis novembre, un pacte a été signé par 3 syndicats (sans la CGIL proche de la CGT), les salaires ne sont plus indexés sur les prix, les accords d’entreprise prévalent sur les accords nationaux et les salaires et horaires peuvent être liés en partie à la productivité. Inutile de préciser que ces négociations furent très tendues.

Dans tous ces pays, les leaders syndicaux expliquent accepter le concept de flexi-sécurité avec des concessions sur l’organisation du travail et les salaires, à la condition, à chaque fois, d’obtenir des engagements sur des projets industriels solides et sur l’emploi.

Négocier de tels accords c’est très difficile. Faut-il à ce point privilégier l’emploi sur toute autre considération ? Nous savons, depuis longtemps, les risques qui pèsent sur l’avenir de cette industrie, aujourd’hui plusieurs AULNAY sont possible, la compétitivité du site France est questionnée, ma conviction est faite, nous devons négocier les conditions de la productivité sinon ce sera les plans sociaux.

02:53 Publié dans emploi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : filière automobile

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