08/02/2012
Julien DELABY est décédé
Julien est décédé, ce lundi matin à LENS, auprès des siens et dans ce bassin minier qu’il chérissait tant.
Julien a été un grand dirigeant syndical de la CFDT.
A 14 ans déjà, militant de la JOC, salarié linotypiste, secrétaire de l’Union Locale CFDT de Lens, de l’Union Départementale du Pas de Calais puis Secrétaire Général de l’Union Régionale et membre très influent du Bureau National, Julien a consacré sa vie à la défense des salariés.
Julien a connu, comme dirigeant syndical, cette avalanche de crises et de restructurations qu’a connu le Nord Pas de Calais, celles de l’acier (Usinor Denain), du textile (Confection Industrielle du PdC), du charbon (catastrophe de Liévin). Il refusa d’accuser ces crises économiques comme seule cause de la crise du syndicalisme à laquelle il s’affronta avec rigueur et ténacité.
C’est dans ces décennies 60/70/80, où les capacités industrielles de la région s’effondraient que Julien eut la responsabilité de rassembler les forces de la CFDT, il le fit avec lucidité et enthousiasme.
Il réorganisa totalement l’organisation du syndicat en supprimant les Unions Départementales et en créant 6 grands territoires, il disait qu’il y avait trop de clochers !
Julien participa à la création du Comité Syndical Inter frontalier comprenant le KENT, fut la cheville ouvrière de nombreux projets de solidarité internationale (Sénégal, Pologne).
Dirigeant influent du Bureau National , il marqua de son empreinte auprès d’Edmond MAIRE, les évolutions vers une CFDT plus pragmatique et attrayante.
Membre imminent du Conseil Economique et Social de la Nation, Julien présida la commission cadre de vie.
Mais c’est au CESR Nord Pas de Calais qu’il se fit remarquer. Il fut l’artisan de l’alternance de la Présidence, en faisant élire un employeur G GUILLAUME, ce qui démontre sa hauteur de vue et son ouverture. C’est au CESR que ses travaux sur l’aménagement du territoire seront les plus féconds et sont toujours d’actualité.
Hier soir avec Jean François Carron, nous nous disions qu’il ne verrait pas la désignation du bassin minier au patrimoine de l’UNESCO, alors qu’il était un militant très actif de ce beau projet.
Pour avoir longtemps milité à ses cotés, je voudrai que l’on se souvienne d’un homme droit, intègre, loyal, très convainquant. Un vrai militant ouvrier, désarmant de simplicité dans sa vareuse de cuir élimé, parcourant par tous les temps le Pas de Calais puis la région. Inconditionnel de la cause des « petits », des plus humbles, il prêtait attention aux militantes et militants proche du terrain. Un bâtisseur, un « creuseux d’sillons » comme son père lui aussi grand leader syndical des mines qui signait ses éditos « ch’meneux d’bidets »
Julien s’est battu pendant plus de 10 ans contre cette myopathie tardive qui petit à petit le diminuait, il fut pour nous tous, ses amis, un exemple de courage et un modèle qui nous façonna au-delà de nos propres capacités.
Comme il nous parlait toujours de syndicalisme joie de vivre, souvenons-nous de ses histoires de Cafougnette et continuons à creuser le sillon.
18:03 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julien delaby
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