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10/01/2012

Seafrance, saluer le courage des dirigeants de la CFDT

Mais pourquoi la CFDT n’a t-elle pas fait le ménage plutôt me demande t-on ?

Il faut déjà comprendre les règles de fonctionnement d’une grande organisation comme la CFDT. La structure qui détient le pouvoir est le syndicat de base, ici le syndicat maritime nord. C’est le syndicat et lui seul qui vote dans toutes les instances de la CFDT et c’est le syndicat qui désigne les délégués syndicaux dans les entreprises. Les structures dirigeantes de la CFDT ont peu de moyens de pression si ce n’est « l’arme atomique » qui consiste à exclure le syndicat concerné. Pour engager une procédure d’exclusion il faut posséder des informations tangibles sur les griefs incriminés.


Pour le cas Seafrance, les dirigeants de la CFDT y compris de la région Nord Pas de Calais ont essayé dans un premier temps de convaincre Didier Capelle de modifier sa stratégie puis lui ont exprimé leur désaccord total sur la seule option envisagée, la Scop.

Il n’est pas facile pour les dirigeants syndicaux de désavouer une équipe syndicale en lutte pour sauvegarder l’emploi, d’autant que cette lutte et son leader jouissent d’une couverture médiatique très positive.

Il faut aussi se poser des questions sur les interférences très malvenues des politiques. L’achat virtuel par Benoît Hamon d’une participation à la Scop, comme l’intervention du Président de la République faisant semblant d’essayer de trouver une solution au financement de la Scop, n’ont évidemment pas facilité l’action des dirigeants de la CFDT.

C’est dans ce contexte très sensible qu’il faut saluer le courage dont fait preuve (une nouvelle fois) la CFDT. Il me semblerait normal que la presse si rapide à dénigrer les syndicats, relève ce courage des dirigeants de la CFDT.

Personnellement, je ne doute pas de la capacité de la CFDT à sanctionner toutes les pratiques qui s’avèreraient contraire à son éthique, la seule condition est de s’appuyer sur une enquête judiciaire.

Ce que j’ai lu dans la presse ces jours derniers, me rendent malade. Tous les syndicalistes vont encore être pointés du doigt à cause de voyous. Je ne comprends pas comment l’entreprise ne pouvait connaître ces comportements hérités des syndicats de dockers, je les croyais révolus.
Je suis sûr que la CFDT recherchera une solution pour les salariés concernés, une solution crédible, et j’espère que l’espoir suscité par le Président n’aura pas été qu’un énième effet d’annonce.

09:08 Publié dans emploi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : seafrance, emploi

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