13/06/2017
Le travail ! A marche forcée.
C’est parti, pour les négociateurs syndicaux et patronaux chargés de la réforme du Code du travail, 48 réunions d’ici le 21 juillet, sans compter les bilatérales et les rendez-vous téléphoniques. Ensuite, après 15 jours de repos en famille, ce sera reparti pour le marathon des tractations qui se terminera quelques minutes avant la publication des ordonnances. J’en ai la chair de poule. Ayant vécu cela en 2003, avec la réforme des retraites, où nous n’avions tenu « que » 25 réunions, tous les vendredis à la tombée de la nuit, et 24 heures de négociation non-stop, je mesure l’hyper sensibilité des sujets qui seront mis sur la table.
En lisant les revues de presse, je me rappellerai ces heures de « points presse » où les journalistes veulent vous faire parler d’autre chose que ce qui a été discuté car ce n’est pas assez vendeur, comme ils disent. Le code du travail ne sera jamais sexy, n’en déplaise aux simplificateurs de la complexité.
Sur le fond du sujet, les inquiétudes sont légitimes et méritent clarifications :
Pas de marche arrière dans la responsabilisation des employeurs même petits. Si les cours d’appel justifient les indemnités prudhommales et sont sévères avec certains employeurs, c’est qu’il y a des abus, les conseillers du salarié en voient tous les jours. Quand nous entendons qu’un employeur ne devrait plus être responsabilisé dans le reclassement d’un salarié mis en inaptitude par le médecin du travail, c’est oublier que cette inaptitude est souvent due aux conditions de travail, comme c’est le cas des troubles musculosquelettiques, première cause d’inaptitude.
Pas de déclarations cyniques ou intolérables du type « il faut pouvoir licencier pour embaucher », c’est juste inhumain pour un humaniste, et c’est ce genre de raccourci qui engraisse le FN.
Enfin en écoutant les ministres, il y a encore confusion entre emploi et travail, ou entre travail et social, ce n’est pas la même chose. Quand on parle du travail, on ne parle pas du RSA ou de Pole Emploi ! Il est temps de comprendre que le travail -en tant que tel- pour être source d’émancipation doit faire l’objet d’une attention de tous les instants. Quand la CFDT recueille, en très peu de temps, une enquête auprès de 200 000 salariés sur le thème « parlons travail », mais aussi quand un homme politique de droite comme Xavier BERTRAND martèle que nous avons un problème avec le travail (comme avec le pouvoir d’achat), c’est le signe d’une prise de conscience que le travail a été l’oublié des politiques qui parlent aux ouvriers, aux employés, aux indépendants.
Et puis, par pitié, le travail ce n’est pas le code !
19:40 Publié dans Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : code du travail