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28/12/2020

2021, on y croit !

Après une année fracassée par cette crise sanitaire, économique, sociale, technologique, inédite, l’année 2021 sera à coup sûr marquée par des changements, des bouleversements dont nous ne pouvons mesurer, ni l’ampleur, ni les champs qui seront concernés.

Deux hypothèses sont généralement émises.

La première, très majoritairement énoncée est celle d’une période chaotique, longue et socialement dramatique. Comme de tous temps les pessimistes osent parler quand les optimistes ne sont pas sûr d’eux et n’ont pas le courage de dire leur opinion, cette option du déclin est majoritaire.

La seconde, celle du rebond sociétal. Quand la pandémie, après un 3ème pic, sera jugulée il est possible que les transitions que nous revendiquons depuis de nombreuses années ( écologiques, numériques, culturelles, économie circulaire, télé activités... ) passent au stade des réalités ancrées dans une nouvelle façon de faire société. N’est-ce ce pas le but de toute transition, passer du virtuel, du rêve, de l’utopie, au réel grâce à l’opiniâtreté du combat militant syndical, politique ou associatif.

Pourquoi l’hypothèse du rebond est envisageable.

Cette crise, après cinquante ans d’autres crises, est le révélateur brutal de trop nombreuses évolutions sociétales inéluctables, pour que dans « le monde d’après », celles-ci ne se concrétisent pas.

Ces choix sans cesse reculés se sont imposés, des concepts érigés en vérités intangibles volent en éclats. Des évolutions en transition se sont révélées enfin pertinentes. La crise les a imposées. Et qui dit transitions dit réformisme ce qui nous conforte dans nos convictions.

Ces choix si pertinents s’appellent, excusez du peu: la vie quoiqu’il en coûte ,investissements intelligents, travail dans la confiance, une école et des enseignants bienveillants, la solidarité des vieux envers les jeunes et non toujours l’inverse, ...



Le choix de la vie! Oui c’est quand même incroyable, le choix de la vie sur tous les autres choix n’était plus prioritaire comme l’économie, le travail, où même la prévention routière ...
Nos gouvernants, certes avec hésitations, mais comment pouvait-il en être autrement devant l’expression de tant d’égoïsmes et de corporatismes, ont quand même privilégié la vie sur tout le reste, quoiqu’il en coûte financièrement et politiquement . Les résistances catégorielles ou individuelles à ce choix de la vie interpellent par leur cynisme mais cela fait sens pour tous les humanistes. Que les jeunes militants y trouvent la justification rassurante et réconfortante de la justesse de leur engagement.



Le choix de l’investissement utile aux jeunes générations . Des centaines de milliards sont investis dans le monde entier. Certains, pour limiter les licenciements massifs et immédiats de ceux qui travaillent, ce dont les autres crises nous avaient malheureusement habitués. Là, grâce au chômage partiel total, des salariés qui hier auraient été licenciés pour motif économique sont aujourd’hui toujours au travail. L’outil de production n’a pas été démantelé. Si des organisations, que la crise a révélées vieillissantes sinon obsolètes vont mourrir, d’autres, nouvelles, nous ont sauté aux yeux comme évidentes de bon sens. D’autres nombreux milliards ont été investis au mépris des sacro-saintes théories sur les équilibres budgétaires à court termes dans différentes recherches: sanitaires, technologiques, nouveaux services aux personnes et entreprises. Ces milliards intelligents sont les investissements d’avenir, enfin les dettes que nous léguons aux futures générations ont du sens! Cela nous confirme la nécessité de ne pas laisser les choix d’investissements aux seuls employeurs.




Nous connaissions la révolution des temps, la révolution des distances, le « distanciel » est désormais à l’agenda social. Les choix du télétravail, télé formation, télé médecine ,téléachats, sont massifs et même irréversibles. Nous venons enfin de redécouvrir le local, le territorial, et ce grâce aux technologies de la globalisation! De très nombreuses réponses sont ainsi apportées à nos problèmes récurrents. Ces nouvelles pratiques améliorent la conciliation de nos temps de vie professionnelles et familiales, obligent les managers à faire confiance, diminuent les temps de transports, interrogent les sacro-saintes pédagogies de l’éducation, plébiscitent le retour aux produits locaux... toutes évolutions rêvées qui ont été, pour un temps, , expérimentées et validées, il en restera quelque chose. Cela dépend encore de nous les adeptes de la négociation.

Là où ce sera compliqué ce sont les mesures qui restent à prendre contre le réchauffement climatique et... le bien être animal comme nous le rappelle l’OMS.

Tous ces choix sociétaux sont exprimés dans le Pacte du Pouvoir de Vivre qui donne sens et système aux actions syndicales, associatives, écologiques, des droits de l’enfant, des femmes et de tous les discriminés. Ce rebond sociétal dépend maintenant des acteurs de terrain.

Dans les Hauts de France, la tâche est énorme. La MEL (Métropole Européenne? de Lille) est-elle capable de réunir une conférence du dialogue social pour enfin soigner durablement la thrombose dont elle est victime? Les patronats Hauts Français et les syndicats sont ils capables d’initier - L’ accord territorial exemplaire sur le télétravail et les tiers-lieux non seulement incitatif mais normatif? Un accord régional sur le statut des apprentis, des alternants, des étudiants s’impose dorénavant comme s’impose l’obligation à l’Education Nationale de faire respecter le droit au stage pour chaque jeune en particulier ceux exclus des réseaux relationnels. Rêvons que de tels accords, tellement évidents et pertinents, imposent d’autres accords territoriaux qui seraient enfin juridiquement possibles. A l’image de Rev3 construisons de nouveaux partenariats, hier improbables, notamment pour répondre à cette calamité qu’est l’échec scolaire et l’analphabétisme. Faisons des Rectorats des Directions Régionales de l’Education Nationale à l’image des autres services de l’Etat en région.

Etc...

Le militant syndical des solidarités intergénérationnelles que j’ai toujours été, est devenu le militant des écoles de la deuxième chance et donc du combat contre cette école de l’échec et beaucoup trop souvent celle de la malveillance! Les solidarités doivent dorénavant s’inverser et c’est le vieux qui devrait être beaucoup plus solidaire du jeune. Je rêve de voir d’énormes manifestations pour les droits de l’enfant comme celles que nous connaissons sur les retraites!!

Ces changements sociétaux sont possible. Non ce n’est pas utopiste ou naïf. Ce sont les combats de toute une vie, et alors oui cette vie est excitante et bien remplie.

Bonne année.

12:22 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2021