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29/04/2019

Les citoyens sont déçus, mais on a échappé au pire

La responsabilité l’a emportée sur la démagogie et c’est tant mieux. À ce stade, la fin du quinquennat ne semble pas très handicapée.

Dans cette chronique nous n’avons jamais été adeptes du grand déballage des doléances d’un peuple autoproclamé qui s’en remet au chef, fusse t’il Président. Un débat pourtant voulu par celui qui prônait l’efficacité du management vertical et théorisait le ruissellement des premiers de cordée ne pouvait se conclure par un feu d’artifice démocratique. Aussi nombreux sont les déçus et eux qui croyaient encore aux « il faut qu’on ».

Entendre par ailleurs, le Président nous dire avoir « senti dans sa chair l’épaisseur de nos vies » est certainement une forme d’autocritique et sur le long terme une bonne nouvelle pour la pratique gouvernementale.

Assurer par les CAF le versement des pensions alimentaires aux mères monoparentales est une mesure très importante à porter au crédit de ce débat.
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Sur le renouveau démocratique, entendre dire que la démocratie représentative est essentielle, que les votes obligatoire ou blanc ne sont pas retenus, qu’une élection est faite pour décider est rassurant. Désigner 150 citoyens pour une conférence citoyenne, diminuer à un million de citoyens le seuil nécessaire pour engager un référendum d’initiative partagée, peut permettre quelques expérimentations utiles à la démocratie. La dose de proportionnelle était devenue inéluctable.

Sur les retraites, la réforme radicale et systémique est confirmée pour l’été, l’âge légal ne bougera pas car la situation de l’emploi des seniors reporterait la dépense sur l’assurance chômage, l’élargissement des incitations à retarder leur départ pour ceux qui travaillent encore au moment de partir en retraite est une bonne chose. Porter le minimum vieillesse à 1000 euros pour ceux qui ont travaillé toute une vie était bien le minimum à décider. Enfin, si revenir sur cette sale désindexation des retraites sur les prix n’est que justice sociale, mais alors comment accepter le maintien de cette injustice pour les retraites de 2000 euros jusqu’en 2021. 2000 euros ne serait quand même pas devenu le seuil d’accès aux classes intermédiaires !
L’aide aux aidants familiaux est encore promise mais rien n’est dit sur la réforme de la dépendance et le rapport LIBAULT.

Subordonner les fermetures d’écoles ou d’hôpitaux à l’accord des maires conduit à geler d’ici la fin du quinquennat l’adaptation des services publics aux évolutions démographiques. Pas très glorieux. Par contre, la généralisation des maisons de services publics « France services », réduire à 30 minutes l’accès aux services d’urgence, permettront d’améliorer l’accès des ruraux aux services de proximité.

La prime de fiscalisée est toujours bonne à prendre dans cette période malgré ces lourds effets pervers.

En redécouvrant avec un plaisir manifeste, l’utilité de la presse, le Président a t-il redécouvert l’intérêt des corps intermédiaires? La question reste posée