24/02/2015
Le souvenir
Il est des moments, dans la vie, où sans crier garde, naissent en nous des flots de souvenirs, de pensées, de sensations revenues.
Dans ces rares moments de pleine conscience tout revient si vivant, si vrai, si fort, que les simples humains que nous sommes en ressentent forcément un trouble. Délicieux instants où tout s’arrête, où la réalité nous échappe, où le souvenir vous envahit au point de s’abandonner.
Il est des circonstances qui nous font naître, plus que d’autres, ce sentiment. La mort, la perte d’un être cher en est une. Cet abandon au souvenir de celui ou de celle qui nous manque, s’il peut être source de chagrin, est toujours, le temps passant, comme une douce caresse chaude et réconfortante.
Ce souvenir, c’est votre allié quotidien, c’est votre petit trésor personnel, emporté partout, avec vous, pour vous. Ce souvenir, c’est cet essentiel qui nous rappelle l’important, c’est ce primordial qui nous crie la seule véritable priorité : vivre pour et par ceux que l’on aime.
Il ou elle n’est plus là. Je reste là. Les autres aussi. Ce nouveau nous, moins nombreux mais plus fort, nous oblige à relever la tête, le regard, l’espérance vers des lendemains de vies, de joies, d’amour ensemble.
Ces lendemains sont les souvenirs à venir. Tant que des lendemains sont à venir, tant que naîtront les souvenirs aucune raison valable ne pourra nous faire douter, encore moins regretter.
Mais s’il faut savoir regarder le passé, s’il faut savoir s’abandonner aux douces certitudes de ce qui est advenu, de ce qui fut et ne sera plus, il faut aussi, fort de cette richesse, partir vers ce qui n’est pas, pas encore, survenu.
A chacun de créer le « survenir », à chacun de créer ce qui demain viendra rejoindre la cohorte, plus ou moins longue, des petites choses et petits riens qui des mois ou des années plus tard seront la somme de nos rencontres, de nos vivants et nos morts, en un mot de notre éternité.
01:59 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenir
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