Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Au CESER, avec mon ami Bernard GRISON, en deux rapports, nous n'avions pas réussi à aller aussi loin alors que c'était ce que nous souhaitions. Faute de courage politique, personne n'osait aborder de front la question de la fusion des institutions. Il aura fallu VALLS pour tenir ce discours de vérité, on a assez tergiversé doit il penser. Il a aussi peut être compris, le soir des municipales, que la rénovation de la démocratie passait par une plus grande lisibilité de l'utilité de chaque échelon institutionnel.

Pourquoi cette campagne électorale bidon, où les élus ont refusé de critiquer le millefeuille et de nous proposer une nouvelle organisation territoriale ? Nous ne sommes pas des citoyens idiots, nous avons bien compris que chacun défendait son pré carre. Nous avions bien compris que la création d'une Métropole Européenne amputait la Région d'une partie de ses compétences et coupait en deux le département du Nord. Personne, à gauche et à droite n'a osé mettre les électeurs face aux vrais problèmes, devant de vrais choix, personne n'a osé dire la vérité, on connaît le résultat.

Maintenant, la route est déblayée ( du moins je l'espère ), le cap est fixé. Il est possible de redessiner l'architecture à la fois des territoires et des compétences que l'on donne à chacun. Pour moi, la piste à creuser tourne autour d'une grande Région Nord de France cumulant les compétences actuelles des régions et des départements, une Métropole européenne Grand Lille, des grands pôles métropolitains ( littoral, Sambre Escaut, Picardie, Ardennes...), , des collectivités de pays ( Artois, Ternois,Thierrache, etc. ) où les communes seraient obligées de mutualiser leurs moyens.
La simplification du millefeuille n'est pas une idée neuve mais elle s'est toujours confrontée aux conservatismes des élus et particulièrement du Sénat.

J'entends déjà les sceptiques s'interroger si Valls aura les moyens de sa politique. Pourquoi s'interroger, quand la mise en œuvre de cette politique dépend d'abord de nous ! Si la Société civile organisée a le courage de s'engager sans état d'âme, de dire tout le bien qu'elle pense de cette réforme institutionnelle, alors notre pays et nos territoires seront en capacité de faire face aux défis qui se présentent.
Oui, décidément, la Politique est belle quand elle nous appelle à nous surpasser.

article paru dans Autrement Dit